Quelques morceaux de moi

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mars 2020

Père

"Comme tous les jours / Y a ce trou dans ma vie / Rien ne dure toujours / Il est parti sans détours / Loin de moi désormais il vit / La fille qu’il laisse a le cœur lourd / Et n’ose plus espérer son retour... " (...)

Une nuit de plus

"Je ne te le dirais jamais, mais tu me manques. Tu me manques alors que nous ne nous sommes jamais vues, comme si tu étais faite de vent et que mes yeux ne pouvaient te voir vraiment, comme s’ils étaient seulement capables de distinguer un changement dans l’air, infime signe de ta présence. Tu ne sauras jamais que je continue d’écrire des mots en pensant à toi. Je ne te le dirais pas. Mes mots sont ce que je suis ; ils peuvent être des plumes tout en étant des poignards… " J'ai écrit ça à l'instant. Souvent, des envies d'écrire me viennent le soir, ou plutôt, la nuit, (...)

Une autre fête sans importance

"Comment croire que je suis autre chose que la fille qui ne fait jamais les choses assez bien ?" Je me rappelle avoir écrit cette phrase, il y a environ un an. Je ne crois pas avoir progressé par rapport à ces mots, je les vois tels qu'ils sont, et ils sont toujours d'actualité, ils sont toujours les miens parce que je les ai écrit mais aussi parce que si je les écrit aujourd'hui ils sortent directement de mon cœur comme autrefois. Une fête d'anniversaire, vendredi soir. Cette soirée m'a rappelée le désastre de la nuit de samedi, la semaine dernière. Parce que pour ces deux (...)

I'm sorry... so sorry

A mon inconnue connue : si tu savais comme je m'en veux de ne pas être aussi courageuse que toi. A mon père : je suis désolée, désolée de t'imposer mon bordel émotionnel et de m'être encore une fois trompée en croyant que tu pourrais ne pas me décevoir. A mon frère N : j'aimerais être un meilleur modèle pour toi, petit frère... un jour, peut-être me pardonneras-tu d'avoir failli à mon devoir de sœur. A la seule personne que je peux encore appeler une "amie", c'est-à-dire L : je suis tellement désolée de ne pas pouvoir te rendre ton amitié, de ne pas réussir à me (...)

Panique à bord

Ce qui est marrant avec le coronavirus, c'est que d'un coup ça change la donne. Pourquoi ? Parce que j'ai cette espèce de satisfaction à voir des tas de gens paniquer, de les voir stresser et angoisser, de les voir devenir un peu comme moi, en fait ; les crises d'angoisse et autres moments de stress intense faisant partie de mon quotidien, ça ne me dérange pas vraiment d'avoir un nouveau potentiel sujet sur lequel paniquer. Et puis, j'ai aussi eu la pensée inévitable : si je me retrouve avec le coronavirus, peut-être réussira-t-il à me tuer, puisque j'en suis incapable seule. Donc, (...)

Autre niveau

Alors ça y est, le confinement a été déclaré. Super. Je me sentais déjà bien solo, mais là, au moins j'ai une sorte d'excuse. En un sens, tout est pire encore. Je tourne en rond dans ma propre tête, je ne dors plus qu'une heure ou deux par nuit, et j'arrête pas de sortir dans les montagnes pour courir, escalader, hurler, m'écorcher les mains dans les ronces, pleurer contre le sol de terre dure... et ensuite je retourne chez moi m'enfermer et tenter de dissimuler les traces qui pourraient dévoiler le monstre en moi. C'est un autre niveau, maintenant. Comme dans les jeux vidéos (...)

Tout ça n'a aucun sens

En ce moment, il suffit d'écouter la radio pour se rendre compte à quel point les gens peuvent devenir encore plus idiots que d'habitude à cause du coronavirus. Je l'ai toujours dit : les humains sont cons. Et je m'inclus dans le lot, bien entendu. Peut-être que finalement, ce virus est le seul moyen que la Terre a trouvé pour se débarrasser de nous. Beaucoup de personnes se sentent oppressées, angoissées. Certains au contraire se découvrent une sorte de courage et décident de participer à "la guerre", comme le dit notre incapable de président ; ils cherchent un remède, une (...)

Seule au monde

Chaque jour ressemble au précédent. C'était déjà le cas avant le confinement, ça l'est toujours, maintenant. Je sors me balader, seule, j'évite les chemins et les routes, je ne croise jamais personne dans les montagnes et les forêts. Ma mère et mon frère essayent de rendre les choses normales, d'organiser des soirées de jeux en famille, de mettre de la musique ou des films. Mais cela ne change rien à mon état intérieur. Je souffre toujours. Je souffre et c'est pire encore que si j'avais le coronavirus, parce qu'on finira par trouver un remède et un vaccin contre ce foutu virus. (...)