Une nuit de plus
"Je ne te le dirais jamais, mais tu me manques. Tu me manques alors que nous ne nous sommes jamais vues, comme si tu étais faite de vent et que mes yeux ne pouvaient te voir vraiment, comme s’ils étaient seulement capables de distinguer un changement dans l’air, infime signe de ta présence. Tu ne sauras jamais que je continue d’écrire des mots en pensant à toi. Je ne te le dirais pas. Mes mots sont ce que je suis ; ils peuvent être des plumes tout en étant des poignards… "
J’ai écrit ça à l’instant. Souvent, des envies d’écrire me viennent le soir, ou plutôt, la nuit, lorsque je ne dors pas. Comme cette nuit. Tant de choses m’échappent… je ne sais plus après quoi je cours, mais je continue de courir, je ne peux pas m’arrêter. J’aimerais pourtant m’arrêter, me reposer. Je ne trouve plus le sommeil, le vrai sommeil réparateur, je ne dors que quelques heures et elles sont faites de cauchemars et de rêves perturbants. Certains font des croix pour compter un jour de plus où ils ont réussi à survivre, moi je fais de même mais je compte les nuits. Une nuit de plus à fixer le ciel sombre, la lune changeante, les étoiles si lointaines, les nuages qui voyagent et qu’on ne voit pas toujours… Je suis si fatiguée.