Soirée pizza
J’ai envie de mourir. Là, tout de suite, je serai prête à le faire. Je le sens. Comme si c’était une nécessité, comme un besoin de respirer, sauf que ce serait plus un besoin d’arrêter de respirer. Plus de culpabilité, plus de rythme cardiaque qui s’accélère parce que j’ai des pensées qui me perturbent, plus de sensation de froid poignante à cause de ma solitude et du fait que je n’arrête pas de me dire que tout ce que je fais aurait un sens si je pouvais enfin le partager avec une autre personne. Je parle d’un véritable partage, pas juste d’une soirée où on supporte quelqu’un parce qu’on ne peut pas faire autrement. Une soirée comme celle que je viens de vivre.
On a décidé de « fêter le déménagement » en allant manger une pizza. J’ai mangé toute la pizza, je n’avais pas faim mais je l’ai mangée. Ma mère et moi, on a pris du vin. Je n’avais pas envie de boire mais j’ai bu. Je n’avais pas envie de parler non plus, pourtant j’ai parlé de tout un tas de choses, histoire de ne pas devoir supporter le silence. Je n’ai pas compris ce qu’il y avait à fêter. Mais visiblement, j’étais la seule à penser ça. Là, j’aimerais avoir une personne à appeler, quelqu’un à qui je pourrais dire à quel point cette soirée était merdique en écrivant quelques textos qui me permettraient peut-être de me détendre. J’ai brièvement songé à S. Et puis je me suis rappelée que d’être moi-même avec les gens est une mauvaise idée. Alors, je ne lui ai pas envoyé de message, j’ai gardé ma pensée pour moi.
J’ai envie de mourir parce que même dans les moments où je suis sensée me sentir bien je n’ai pas la sensation de vivre.