Sombre matière
Peu à peu, je commence à accepter mes propres ténèbres. Pas évident de s’y faire, hein. Pas facile de comprendre qu’on a comme un monstre en nous et que ce monstre prend plus de place qu’on le voudrait. Il faut dire que j’aide pas aussi. Je regarde des films et des séries avec des personnages torturés autant physiquement que mentalement, et quand j’éteins l’ordinateur c’est pour me jeter sur des livres qui ne racontent pas mieux. Sombre matière de fond qui accompagne mes délires.
De tout ce qui me passe par la tête, je ne sais pas quoi dire. Qu’écrire des pages et des pages pour essayer d’extirper tout ça de mon esprit ne fonctionne qu’à moitié ? J’imagine que c’est ce que ressentent beaucoup d’autres personnes.
Une sombre matière qui est le fond de mes délires… comme quand on peint un fond de couleur sur une toile avant de peindre la suite. Et si je me remettais à peindre ? Trop mal à la tête pour ça, encore le retour de ces fichues migraines. Peut-être que c’est parce que trop de choses me polluent le cerveau. Le souvenir de cette dernière soirée où j’ai couché avec une fille ivre. Des paroles d’une chanson disant que c’est ce que l’on est, qu’on est fou, que ça ne compte pas si on ne va pas bien, qu’ils pensent qu’on est fou de toute façon. Mes engueulades avec Marc et la froideur avec laquelle je réponds aux textos de S, parce que je préfère ne pas parler avec eux, je préfère les garder à distance de moi. Le fait que j’ai encore acheté du poppers la semaine dernière. Mon envie de sortir le soir du Nouvel An et de me laisser guider par tout ce que j’aurais envie de faire. Trop de choses…